Skip to main content
Portrait de Bill Mancini
• 21 sept. 2023

Bill Mancini redoutait les anniversaires de service.

Les rares fois où il a conservé un emploi pendant un an, il aurait voulu se sentir plus sûr de lui. Il commençait à rêver d’une augmentation, voire d’une promotion.

Mais ces pensées étaient toujours obscurcies par une autre. À chaque anniversaire de service, Bill se posait la même question : combien de temps me reste-t-il?

La réponse était inévitablement décevante, mais pas vraiment surprenante. Chaque emploi occupé semblait porter une date d’expiration. À un moment donné, il s’y était habitué.

« Tant d’autres fois j’avais commencé et quitté des emplois que je pouvais presque prédire quand ça se terminerait », affirme Bill, qui a occupé 14 emplois au cours des 23 dernières années. Durant cette période, seuls trois employeurs l’ont gardé plus d’un an.

« C’était toujours la même séquence d’événements : je disais quelque chose qui était mal interprété ou j’interprétais mal ce que quelqu’un disait, et mon patron me convoquait pour m’informer que j’avais du mal à m’intégrer. La deuxième fois que cela se produisait était toujours la dernière. »

Bill était au début de la quarantaine lorsqu’il a appris qu’il était autiste*. Ce diagnostic et le manque de soutien reçu toute sa vie étaient les réponses aux questions qu’il s’était posées pendant de nombreuses années. Cela expliquait pourquoi il avait du mal à conserver un emploi, pourquoi il était si difficile de se faire des amis et pourquoi tant de ses relations étaient vouées à l’échec.

Surtout, cela expliquait pourquoi personne ne semblait jamais le comprendre.

Or, cette réponse n’a pas vraiment été un soulagement, a confié Bill, parce qu’il ne savait pas ce qu’il pouvait faire pour obtenir des résultats différents.

En faire plus pour les candidats neuroatypiques

Après le diagnostic, le changement n’est venu que lorsque Bill est entré en contact avec Specialisterne, un organisme international à but non lucratif qui travaille avec les entreprises pour embaucher des candidats neuroatypiques.

Depuis 2016, le Groupe Banque TD (la TD) collabore avec Specialisterne, qui lui a permis d’embaucher 85 collègues neuroatypiques au Canada et aux États-Unis pour des postes contractuels et à temps plein. Ces personnes occupent un vaste éventail de postes, allant d’ingénieurs logiciels à analystes des risques.

En effet, la plupart des collègues neuroatypiques embauchés par l’entremise de Specialisterne occupent des postes dans le domaine des technologies au sein de l’équipe Plateformes et Technologie de la Banque, qui a accueilli huit nouveaux collègues dans le cadre du programme en août. La Banque a également embauché des collègues neuroatypiques pour assumer des fonctions au sein de TD Assurance, des Finances, de Gestion des risques et d’autres groupes.

Bill a été embauché à titre d’analyste opérationnel à Gestion de patrimoine TD en 2021. Il est chargé d’extraire et de présenter des données sur les actions et les options d’achat d’actions pour les clients.

Le programme de Specialisterne cherche à s’attaquer directement au taux d’emploi historiquement faible des personnes autistes. Selon la dernière enquête canadienne sur l’incapacité, seuls 33 % des personnes autistes interrogées au Canada, âgées de 20 à 64 ans, ont un emploi. Les chiffres sont encore pires aux États-Unis, où 85 % des adultes autistes interrogés étaient sans emploi en 2022, selon un rapport de Deloitte.

« Le processus d’embauche traditionnel peut immédiatement placer les personnes autistes dans une situation désavantageuse », signale Doug Harris, membre du sous-comité Personnes ayant une incapacité de Plateformes et Technologie, axé sur la sensibilisation à l’embauche de talents neuroatypiques à la TD.

« Ces personnes ont du mal à se faire embaucher parce que les méthodes d’entrevue traditionnelles ne leur conviennent pas, déclare Doug Harris. Elles détourneront le regard [pendant l’entretien d’embauche] non pas par manque de respect, mais parce qu’elles se concentrent sur ce qui leur est dit. Leurs signaux et leur langage corporels peuvent être différents et être mal interprétés. Les responsables du recrutement ne le savent pas toujours. »

La TD, qui prévoit d’embaucher 20 collègues cette année par l’intermédiaire de Specialisterne, a collaboré avec l’entreprise pour remplacer le processus d’embauche traditionnel par une évaluation inclusive adaptée aux candidats autistes. Leurs préférences et leurs mesures d’adaptation sont communiquées aux responsables du recrutement avant la rencontre. Plutôt qu’une entrevue, les candidats sont soumis à une série d’exercices pour évaluer leurs compétences. L’étape finale consiste à donner à chaque candidat ou candidate l’occasion d’occuper le poste pendant une semaine afin de déterminer son niveau d’aptitude.

« Si les employeurs mettent tout le monde sur un même pied d’égalité, à la fois pendant le processus d’embauche et par la suite grâce à des mesures d’adaptation, les collègues autistes peuvent briller », renchérit Doug Harris. Il l’a personnellement constaté à la TD.

« Nos collègues autistes ont reçu des prix de rendement, affirme-t-il. Ils ont été promus. Ils ont accompli des choses extraordinaires. Je ne dis pas que ça les rend spéciaux. Je dis simplement qu’ils ne sont pas différents de vous ou de moi. Ils ont seulement besoin qu’on leur donne la chance de le montrer. »

Quatorze emplois en 23 ans

Avant son arrivée à la TD, Bill estime avoir été au chômage ou sous-employé pendant les deux tiers de sa vie professionnelle. Trouver un emploi était difficile, car il devait souvent expliquer pourquoi il avait occupé autant d’emplois en si peu de temps et pourquoi, entre chaque emploi, il y avait souvent des mois et des années de chômage. En entrevue, il justifiait ses périodes de chômage en disant qu’il s’occupait de ses enfants.

C’était vrai, mais pas entièrement.

« Ce n’était pas toute la vérité, confie Bill. Il y a eu un moment où j’ai perdu mon entrain et ma motivation. J’avais tellement peur que l’histoire se répète. Je ne voulais plus de cette souffrance dans ma vie. »

Onze des 14 postes occupés par Bill au cours des 23 dernières années ont duré moins d’un an. Pour presque tous les postes, Bill se souvient d’un épisode social qui a défini son expérience et qui, selon lui, a marqué la fin de son emploi.

Lors d’un de ses premiers mandats en tant que programmeur, Bill se souvient d’un collègue qui venait de terminer le code d’une application. Bill lui a demandé : « Combien de fois penses-tu devoir la corriger avant qu’elle fonctionne? »

La question était valable, pensait Bill, car lorsque les programmeurs créent des applications, ils doivent presque toujours en corriger les défauts. Mais son collègue s’est offusqué et Bill a été réprimandé par un gestionnaire.

« Je ne pensais pas que j’avais des difficultés à communiquer avec les gens, poursuit Bill. La seule chose qui m’est venue à l’esprit, c’est que ce collègue était plutôt susceptible. »

Environ un mois plus tard, Bill cherchait un nouvel employeur.

Après avoir reçu son diagnostic, Bill a essayé une autre tactique. Il a décidé de révéler à un autre employeur qu’il était autiste afin de pouvoir demander des mesures d’adaptation.

« Une semaine plus tard, je perdais mon emploi », raconte Bill, qui n’a plus jamais révélé son handicap jusqu’au processus d’embauche de la TD.

Ces expériences ont commencé à peser sur Bill. Puis, une idée a commencé à germer : moins il passerait de temps avec les gens, moins il risquait de les offenser. « C’était moi le problème », pensait-il.

Pendant quatre ans, Bill a mis sa théorie à l’essai et a commencé à travailler comme chauffeur-livreur, un travail qui, pensait-il, lui permettrait de s’isoler de ses collègues et de ne pas les offusquer. Mais au bout du compte, le même schéma s’est reproduit et il a perdu son emploi.

Il reste encore du travail à faire lorsque les employeurs embauchent des talents autistes, soutient Robert Opp, recruteur principal à la TD, qui a travaillé avec Specialisterne au cours des sept derniers mois. Il faut déployer encore autant d’efforts pour retenir ces collègues, ajoute-t-il. La TD a réussi à le faire, en conservant 73 % des collègues embauchés pour des postes à temps plein et contractuels par l’entremise de Specialisterne depuis 2016.

« Cela commence par les responsables du recrutement, qui doivent savoir comment soutenir leurs employés, explique Robert Opp, ajoutant que la TD fait également appel à Specialisterne pour la formation des responsables du recrutement. Nous voulons contribuer à fournir à nos responsables du recrutement les ressources dont ils ont besoin lorsqu’ils intègrent [un collègue autiste] et qu’ils lui donnent toutes les chances de réussir. »

Un nouveau départ

Bill approche maintenant de son deuxième anniversaire de service à la TD. Il est le premier à admettre que cela le rend inquiet. Aucune expérience ne peut effacer 30 ans d’emplois qui n’ont pas fonctionné. Mais lorsqu’il parle de son prochain anniversaire, il y a un peu de légèreté dans sa voix. Il dit que c’est de l’espoir.

La TD est le premier employeur à permettre à Bill de travailler à domicile. Les difficultés de communication sont mineures, et lorsqu’elles se produisent, Bill affirme que ses collègues et ses gestionnaires sont compréhensifs et toujours prêts à communiquer et à apporter des éclaircissements.

Pour la première fois de sa vie professionnelle, il peut envisager l’avenir avec sérénité. Il peut penser à l’endroit où il va vivre à long terme. Il peut planifier des vacances avec sa famille. Il peut épargner dans un fonds de retraite. Il s’est même permis d’entrevoir des possibilités à long terme à la TD.

« Avant de travailler à la TD, je n’avais eu qu’une série d’emplois. Je n’avais pas de carrière, souligne-t-il. « Maintenant, je commence à considérer la TD comme une maison et une famille. Je ne laisserais tomber ça pour rien au monde. Chaque jour et chaque mois qui passent, je sais que j’apporte de la valeur à la Banque. Je sais que je suis utile. »

C’est plus qu’un jalon, et ça vaut la peine d’être célébré.

*La communauté autiste est diversifiée, car elle se compose de personnes ayant des expériences et des perspectives variées. Les perspectives sur l’auto-identification ne font pas exception à la règle. Dans la collectivité en général et à la TD, nous avons appris que certaines personnes, selon leur vécu, se désignent comme des personnes autistes, tandis que d’autres disent qu’elles sont atteintes d’autisme, qu’elles vivent avec l’autisme, qu’elles font partie du spectre de l’autisme ou qu’elles ont reçu un diagnostic de trouble du spectre de l’autisme (TSA).

Nous reconnaissons ces divers points de vue au sein de la communauté et, lorsque nous faisons référence à des individus spécifiques, nous respecterons le point de vue de l'individu et utiliserons les termes avec lesquels il s'identifie.

Vous voulez en savoir plus sur Collègues?
« Les femmes en technologie ont une grande incidence » : pourquoi l’avenir de la technologie s’écrit au féminin
Comment TD Mindpower aide les organismes de bienfaisance au service des femmes à prospérer
Comment je célèbre ma venue au Canada à chaque Nouvel An lunaire

See you in a bit

You are now leaving our website and entering a third-party website over which we have no control.

Continue to site Return to TD Stories

Neither TD Bank US Holding Company, nor its subsidiaries or affiliates, is responsible for the content of the third-party sites hyperlinked from this page, nor do they guarantee or endorse the information, recommendations, products or services offered on third party sites.

Third-party sites may have different Privacy and Security policies than TD Bank US Holding Company. You should review the Privacy and Security policies of any third-party website before you provide personal or confidential information.